Douglas Sirk, né Detlef Sierck
Bernard Eisenschitz, Douglas Sirk, né Detlef Sierck, Ed. de l’Œil et Cinémathèque suisse, Montreuil, 2022, 416 pages.
Douglas Sirk, né Detlef Sierck a été suscité par la possibilité d’explorer pour la première fois les archives du cinéaste, déposées en 2012 et 2014 à la Cinémathèque suisse par la Douglas Sirk Foundation. Ce fonds répond à de nombreuses questions qui se posaient à propos de cet homme double, «scindé» – comme il aimait à le dire de ses personnages –, en premier lieu par la décision douloureuse de l’exil prise en 1937. Il s’en dégage un portrait à travers les documents et les fictions écrites par Sirk et sa femme Hilde Jary. En un sens, il a dicté la démarche du livre et sa forme: celle d’une bio- graphie chronologique, qui de plus se nourrit d’une approche précise des 40 films de l’auteur, et d’une relation constante entre le texte et l’image. On y voit le monde qui a formé l’Allemand Detlef Sierck, metteur en scène de théâtre, celui aussi qu’il a fui, et le Nouveau Monde où il a travaillé. On y découvre enfin l’élaboration de ce qu’il appelait son écriture cinématographique.